Les travaux du port en eaux profondes d’Enfidha n’ont pas encore démarré. Ces travaux devraient démarrer normalement en décembre 2020, mais ils ne démarreront, selon les responsables de la direction générale, qu’en 2021. Commandant Ezzeddine Kacem, président fondateur du cluster maritime tunisien, nous donne plus de détails à ce sujet.
Pourquoi un tel projet vital pour la Tunisie n’a pas connu jusqu’à ces jours-ci le démarrage des travaux ?
Plusieurs facteurs ont retardé ce démarrage dont le confinement obligatoire généralisé à cause du risque de contagion par le Covid-19 (Coronavirus) et l’instabilité gouvernementale. Pour en savoir plus, nous avons contacté le commandant Ezzeddine Kacem, président fondateur du cluster maritime tunisien. Il nous a précisé à ce sujet que l’exécution des travaux de réalisation de ce projet a trop tardé, et ce, depuis le lancement de l’idée de sa création en 1986 et malgré aussi l’achèvement de l’étude écologique technique et économique en 2005 par la société hollandaise «HASONING».
Une direction générale pour superviser la réalisation
Il a signalé que depuis la création d’une direction générale du port en eaux profondes d’Enfidha en 2019 relevant du ministère du Transport et de la Logistique et qui s’est engagée pour la réactualisation des études du port en question, on a enregistré la retenue de 2 appels d’offres étrangers pour la construction du port.
Les travaux devraient démarrer normalement en décembre 2020, mais malheureusement, ils ne démarreront qu’en 2021, et ce, après consultation des responsables de la direction générale. Tout ce retard n’est pas en faveur du développement de l’économie tunisienne. « Je tiens à préciser, poursuit-il, que tout ce retard ne joue pas en faveur de l’économie tunisienne sans oublier que les frais de construction de ce port ne cessent d’augmenter d’année à l’autre et qu’actuellement, nous sommes dépassés par les autres pays riverains et qui ont déjà construit et exploité leurs ports en eaux profondes à savoir le Maroc (port Tanger-Med), l’Algérie (port Djen-djen à Béjaya), l’Égypte (2 ports, celui de Damiet et du port Said).Sans compter les 11 ports du nord de la Méditerranée déjà en exploitation depuis belle lurette.
Desservir toutes les régions intérieures
Il a indiqué en définitive que ce port va desservir toutes les régions intérieures du pays par l’institution et l’établissement d’un grand réseau de chemins de fer reliant Enfidha aux principales régions du pays du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, et ce, dans le cadre de la création des ports «secs» dans ces régions qui ne sont pas situées sur les côtes.
Ce port va contribuer à la décongestion des ports actuels déjà saturés tels que les ports de Radès, Sfax, Bizerte… et qui ne sont pas aptes à l’exploitation par le débarquement et l’embarquement des conteneurs. Il est donc urgent d’activer et d’accélérer l’application de la décision officielle du démarrage des travaux avec le soutien du gouvernement et de la société civile qui s’intéressent au développement de l’économie bleue en Tunisie.
Notre interlocuteur a précisé, enfin, qu’il ne faut plus faire l’amalgame entre la création d’un port en eaux profondes à Sfax et un port à Bizerte, sachant que le port en eaux profondes d’Enfidha a emporté définitivement l’agrément de toutes les parties concernées (gouvernement, professionnels et experts du domaine maritime). Cet amalgame évoqué à travers les réseaux sociaux est à l’origine du retard d’exécution des travaux sans oublier que ceux qui évoquent cet amalgame au niveau de ces réseaux sociaux ne sont pas professionnels mais témoignent d’un régionalisme révolu depuis belle lurette.